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était mort depuis huit mois révolus ; tandis que feu Price avait vidé son dernier verre il y avait moins de six mois. Bertram se trouva ainsi mis au courant.

Et puis il fallut s’entasser dans les boîtes pour traverser le désert. On s’était divisé en plusieurs groupes, composés de six personnes chacun ; c’était le nombre qu’était censée contenir chaque voiture. Mais les jolies femmes sont capricieuses, et ni madame Price ni madame Cox ne voulurent s’en tenir aux arrangements qui avaient été conclus. Quand il s’agit de s’installer, elles trouvèrent à redire l’une et l’autre à la boîte que leur indiquait le major Biffin, refusèrent d’un commun accord le bras du capitaine Mac Gramm, et finalement montèrent dans un autre compartiment avec l’aide de nos deux amis. Une fois installées, elles appelèrent à elles chacune leur bonne et leur bébé — car elles étaient pourvues l’une et l’autre de cet avantage — et puis elles firent place très-gentiment pour M. Bertram et M. Wilkinson. Ce fut comme cela qu’on traversa le désert.

Puis on passa une nuit au Caire, et après on se rendit à Alexandrie. Enfin, quand vint le moment où ils s’embarquèrent tous les quatre dans un même bateau, pour aller rejoindre ce grand et beau vapeur de première classe, le Cagliari, il se trouva qu’ils étaient aussi intimes que s’ils avaient fait ensemble le tour du monde, en y mettant autant de temps que le capitaine Cook.

— Que voulez-vous prendre avec vous, madame Cox ? dit Bertram, qui se tenait debout dans le petit bateau,