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mais je ne suis pas bien sûr que Pritchett soit autorisé à agir pour vous en cette affaire.

— Agir pour moi ! Pritchett n’est nullement autorisé à agir, — ni moi non plus d’ailleurs, je ne suis pas autorisé.

Sir Henry s’attendait à voir le vieillard se récuser tout d’abord dans les affaires de sa petite fille, et il ne s’en montra ni surpris ni révolté.

— Enfin, je tiens seulement à savoir qui a qualité pour agir dans cette affaire. Je ne prévois pas de difficultés. La fortune de Caroline n’est pas très-considérable ; mais encore faut-il qu’elle lui soit assurée. Elle a cent cinquante mille francs, si je ne me trompe ?

— Cent mille. C’est-à-dire, si je suis bien informé, sir Henry.

— Cent mille ? On m’avait dit cent cinquante mille. Je crois que c’est George Bertram qui me l’a dit dans le temps. Il va sans dire que je préférerais cent cinquante mille ; mais s’il n’y a que cent mille, eh bien ! il faudra en prendre notre parti.

— Elle n’a que cent mille francs, à elle, dit le vieillard d’un ton un peu radouci.

— Voyez-vous quelque inconvénient à ce que je vous dise ce que je me proposerais de faire ?

— Pas le moins du monde, sir Henry.

— Mon revenu est considérable ; mais j’ai besoin d’un peu d’argent comptant pour achever de payer ma maison et pour la meubler. Consentiriez-vous à ce que les cent mille francs me fussent remis, à moi, à la condition que j’assurasse ma vie, en faveur de Caroline,