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— Je l’ai vu tout juste. Il paraissait terriblement pressé, et il m’a dit qu’il lui fallait retourner tout de suite à Londres. Il n’est pas ici, n’est-ce pas ?

— Non, il n’est plus ici.

— Je ne sais rien de lui ; quand j’ai vu que cette chère Caroline n’était pas avec vous, j’ai pensé qu’elle avait peut-être mieux à faire à la maison.

— Elle était un peu souffrante. George est reparti pour Londres avant dîner.

— Il n’est rien arrivé, n’est-ce pas ?

— Non, j’espère que non ; c’est-à-dire… Savez-vous quelque chose, sir Lionel ?

— Si je sais quelque chose ? Non, je ne sais rien ; mais qu’y a-t-il donc ?

Mademoiselle Baker lui raconta bientôt tout ce qu’elle savait elle-même. Elle avait à peine vu George, dit-elle. Caroline avait eu avec lui une longue entrevue, et en le quittant, elle avait dit que tout était fini désormais entre eux.

— Je ne sais qu’en penser, dit mademoiselle Baker en portant son mouchoir à ses yeux. Qu’en dites-vous, sir Lionel ? Vous savez qu’on prétend que les amoureux sont toujours à se quereller et toujours à se raccommoder.

— George est un garçon bien obstiné, observa sir Lionel.

— C’est ce que j’ai toujours pensé — toujours. On ne peut pas être sûr de lui ; il est si emporté et si capricieux.

— Est-ce lui qui a voulu rompre ?