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fâchât souvent. Nous sommes ensemble, mademoiselle Finesse. Nous jouons un schelling, je pense. Après quoi il y eut un échange de paroles à voix basse et de petites grimaces mystérieuses entre lady Longspade et madame Fuzzibell qui voulaient dire que ces dames, vu la grandeur de l’occasion, se donneraient le plaisir de parier en dehors du jeu une demi-couronne sur le rob, et six pence sur la levée à chaque coup. Ce fut ainsi que la seconde partie se mit à l’ouvrage.

Puis une troisième, une quatrième, une cinquième ! L’exemple de mademoiselle Ruff exerçait plus d’influence sur l’assemblée que la présence de M. O’Callaghan. Celui-ci commença à se sentir malheureux quand il n’y eut plus autour de lui un cercle admirateur qui pût lui cacher les iniquités qu’il n’aurait pas demandé mieux que d’ignorer. Mais l’attrait du combat avait entraîné tout le monde, et il se trouvait seul avec madame Flounce devant la table à thé.

Il se retourna vers mademoiselle Todd, qui s’était assise auprès de la porte de façon à pouvoir voir arriver les convives retardataires, et de façon aussi à pouvoir atteindre facilement les gâteaux. Il se sentait dévoré du besoin de prononcer l’anathème sur tout ce qu’il voyait. Mademoiselle Todd ne jouait pas : il était donc permis de supposer qu’elle blâmait ce genre de plaisir ; sir Lionel se tenait auprès d’elle : lui aussi était peut-être un brandon qu’on pourrait arracher à la fournaise du péché ; enfin, il y avait là mademoiselle Baker, assise à peu de distance : il était évident qu’elle, non plus, n’était pas une joueuse effrénée. Ne