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Bertram tint parole comme nous l’avons dit, et raconta minutieusement à la dame de ses pensées ses succès de chasse. Il lui donna également des détails sur le paysage, sur ses amis, et sur le caractère écossais. Ses lettres étaient naturelles et pleines d’amusants bavardages, telles enfin que la plupart des gens aiment à en recevoir de leurs amis ; mais il y était peu ou point question d’amour. Il se risqua pourtant une ou deux fois à lui parler de quelque jolie personne qu’il avait rencontrée, d’une aventure avec la fille d’un laird écossais, et il lui donna même à entendre, en plaisantant, qu’il ne s’en était pas tiré sans quelque légère blessure au cœur. Caroline lui répondit sur le même ton en lui racontant le plus plaisamment du monde les grands événements de Littlebath, et en lui conseillant vivement de ne pas négliger la fille du laird. Elle lui dit quelle avait été la joie de son cœur en rencontrant inopinément M. Mac Gabbery à l’établissement des bains, et quel avait été son désappointement en apprenant bientôt après qu’il existait maintenant une madame Mac Gabbery. M. Mac Gabbery avait épousé cette mademoiselle Jones dont M. et madame Pott n’avaient pas voulu pour belle-fille. Tout ceci était fort gentil, fort amusant et fort amical ; mais, en sa qualité d’amoureux, Bertram ne se sentit pas satisfait.

Lorsqu’il eut assez de la chasse et de la fille du laird, il se rendit à Oxford, mais cette fois sans s’arrêter à Littlebath. Puis d’Oxford il alla voir Arthur Wilkinson dans son presbytère. Pendant cette visite, il vit souvent Adela et trouva une grande consolation à lui par-