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est capricieuse comme le sont volontiers les très-belles personnes.

— M. Cruse, ne soyez pas méchant.

Et tout en causant de la sorte, on finit par arriver à la fontaine d’Enrogel. Chacun quitta sa monture, et l’on se groupa autour du petit mur qui entourait la fontaine.

— Voici sir Lionel, dit mademoiselle Todd qui faisait office de cicerone, voici la fontaine d’Enrogel dont vous avez tant entendu parler.

— Ah ! vraiment ! l’eau est un peu sale pour le moment, n’est-ce pas ? dit sir Lionel.

— C’est parce qu’elle est si basse. Après les pluies, tout est inondé ici. Ces petits jardins et ces champs que vous voyez sont les plus fertiles des environs de Jérusalem à cause de l’irrigation qu’on pratique si facilement.

— Mademoiselle Waddington ! s’écria M. Cruse, vous rappelez-vous… Mais celle-ci s’était adroitement dérobée et paraissait occupée à admirer le costume de madame Hunter de l’autre côté de la fontaine.

— Et voilà le village de Siloé, continua mademoiselle Todd, en désignant de la main une rangée de cabanes dont quelques-unes paraissaient taillées dans le roc sur le flanc de la montagne. Et voilà, là-haut, la piscine de Siloé, sir Lionel ; nous irons la voir tout à l’heure.

— Ah ! fit de nouveau sir Lionel.

— N’est-ce pas que tout cela est intéressant ? reprit mademoiselle Todd, et un éclair de satisfac-