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d’abord mademoiselle Todd, qui avait combiné la partie. C’était une demoiselle grasse, blonde et fraîche, qui n’était peut-être pas très-loin de la quarantaine, — une demoiselle d’humeur joyeuse et joviale, très-désireuse de voir le monde, tout en se montrant assez indifférente à ses préjugés et à ses conventions. — « Si elle faisait des frais pour sir Lionel, on dirait, sans doute, qu’elle voulait se faire épouser ; mais elle se moquait bien de ce que diraient les gens ; si sir Lionel lui plaisait, elle ferait des frais pour lui. » Ce fut ainsi qu’elle parla à mademoiselle Baker — avec plus de courage et de sincérité peut-être que l’occasion ne l’exigeait.

Puis il y avait madame et mademoiselle Jones. Mademoiselle Jones est la demoiselle qui perdit son ombrelle sur la montagne de l’Offense, et qui accusa assez légèrement de ce vol les enfants de Siloé. Monsieur Jones se trouvait aussi à Jérusalem, mais on n’avait pu le décider à accepter l’invitation de mademoiselle Todd. Il était occupé sans relâche de recherches archéologiques, s’étant donné pour mission de doter le monde d’une nouvelle et surprenante théorie à l’endroit de la chronologie et de la topographie bibliques. Il parcourait la ville chargé d’énormes tablettes et armé d’outils bizarres, et, en conséquence, les visiteurs enthousiastes de Jérusalem le classaient parmi les incrédules.

Il y avait encore monsieur et madame Hunter — de nouveaux mariés, faisant leur voyage de noces. C’était un couple fashionable, costumé à l’orientale avec la