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c’est le plus joli endroit d’Angleterre et vous ne me contredirez pas.

— Et moi je dis que vous êtes la plus jolie fille d’Angleterre et vous ne me contredirez pas. »

Cette manière de parler déplut à Clara. Elle trouva que son incomparable cousin n’était pas aussi parfait qu’elle le pensait.

« Je vois, dit-elle, que si je dis des enfantillages, j’en serai punie.

— Est-ce une punition pour vous de savoir que je vous trouve jolie ?

— Il m’est très-désagréable d’entendre traiter ce sujet. Que penseriez-vous si je me mettais à vous adresser de sots compliments ?

— Ce que je dis n’est pas sot, et il y a une grande différence entre nous. — Clara, je vous aime plus que tout au monde. »

Elle le regarda, mais elle ne le crut pas encore : était-il possible qu’elle se fût méprise à ce point !

« J’espère que vous m’aimez, dit-elle, vous y êtes obligé. N’avez-vous pas promis d’être mon frère ?

— Mais cela ne me suffit plus, Clara. — Clara, je veux être votre mari.

— Will ! s’écria-t-elle.

— Maintenant vous savez tout. Pardonnez-moi si j’ai été trop brusque.

— Oh ! Will, oubliez ce que vous venez de dire. Que tout ne soit pas rompu entre nous.