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Il s’était assis, tout en parlant, devant la table du déjeuner et jouait de la fourchette avec grande activité.

« Je pense, monsieur, que vous ne tirez pas le meilleur parti possible de votre parc.

— Ne parlons pas de cela, s’il vous plaît, dit le squire.

— Je n’en parlerai pas si cela vous déplaît, mais, vraiment, vous devriez y faire attention.

— Comment ? dit Clara.

— Si votre père ne veut pas garder le parc à sa main, il devrait l’affermer à quelqu’un qui y mît un troupeau au lieu de couper le foin d’année en année sans rien remettre dans la terre, comme compte faire ce Stovey. Je lui ai parlé et telle est son intention.

— Personne ici n’a d’argent pour mettre un troupeau sur la propriété, dit le squire aigrement.

— Alors vous devriez vous adressez ailleurs, voilà tout. Écoutez, monsieur Amadroz, je le ferai moi-même. » Il s’était servi deux larges tranches de mouton froid et mangeait de bon appétit tout en parlant.

« C’est impossible, dit le squire.

— Je ne vois pas pourquoi ce serait impossible ; vous vous en trouveriez mieux, et moi aussi, si je dois avoir un jour la propriété.

À ces mots le squire fit la grimace.