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« Je sais ce que contient sa lettre, dit mistress Askerton. Ou je le connais bien mal, ou il demande à se marier demain.

— Il n’est pas tout à fait si pressé.

— Le jour d’après, alors. Il est impatient, et je ne vois pas de raison pour le faire attendre. Je pense que vous hésitez à cause de votre deuil.

— Il y a si peu de temps !… je voudrais faire ce qu’il me demande, mais…

— Eh bien, écrivez-lui, ma chère, et dites-lui qu’il sera fait suivant ses désirs. Croyez-moi, nous ne sommes plus au temps de Jacob. Les hommes ne savent plus attendre aujourd’hui. Si j’étais à votre place, je ne penserais qu’à lui et je ferais exactement ce qu’il voudrait. »

Clara embrassa son amie en la quittant et résolut que toutes les fautes de cette femme seraient pardonnées. Une femme qui donnait de si bons conseils méritait bien l’indulgence.

« Ils seront mariés avant la fin de l’été, dit mistress Askerton à son mari ce soir-là. Je pense qu’un homme peut obtenir tout ce qu’il demande s’il le demande avec assez d’insistance. »