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derrière elle, laissant le capitaine Aylmer immobile à la même place.

Il y resta quelques instants, espérant peut-être que Clara reviendrait, mais elle ne revint pas, et il comprit qu’il lui faudrait pourvoir seul à sa retraite. Il quitta la chambre et descendit l’escalier, agacé par le craquement de ses bottes sur les marches. Il essaya bien de marcher avec dignité en traversant le vestibule, mais il se sentait ridicule. Malgré toutes ses précautions, la porte d’entrée, dont la serrure ne lui était pas familière, ne voulut pas se fermer sans bruit et Clara, dans sa chambre, l’entendit.

« La voiture ! certainement je demande la voiture, ne m’avez-vous pas entendu ? » dit-il à l’infortuné postillon qui l’avait amené.

Il était venu avec deux chevaux, et maintenant il regrettait de ne s’être pas contenté d’un seul. Enfin, la voiture partit, et le capitaine Aylmer se jura à lui-même qu’on ne le verrait plus à Belton.

Quand Clara fut bien assurée de son départ, elle descendit, donna quelques ordres à mistress Bunce d’un air indifférent et regagna le cottage.

« Eh bien ? dit mistress Askerton, dès que Clara fut dans le salon.

— Eh bien ? répondit Clara.

— Dites-moi vite ce que vous avez à me dire.

— Je n’ai rien à vous dire. »

Le lendemain, mistress Askerton revint à la charge