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que chose fût décidé avant son départ, et Clara lui demanda une demi-heure de conférence.

« Frédéric, dit-elle, votre mère m’a fait entendre qu’elle désapprouvait notre mariage. Elle dit que vous ne pouvez m’épouser, parce que vous n’auriez pas assez de fortune. S’il en est ainsi, je suis toute disposée à accepter cette raison comme suffisante pour rompre notre engagement.

— Cela n’est pas.

— Si notre engagement subsiste, il n’y a pas lieu de se hâter. Mais une époque doit être fixée pour notre mariage. »

Clara, en prononçant ces mots, sentit qu’elle rougissait, mais elle était résolue à parler.

« Immédiatement ? dit Aylmer en tressaillant.

— Oh ! non.

— Jusqu’à présent, je n’étais pas sûr de pouvoir revenir à Pâques, mais je ferai en sorte d’être libre à cette époque, et nous déciderons tout alors. »

Telle fut la conclusion de l’entrevue. Le lendemain matin Aylmer partit pour Londres.

Pâques, cette année-là, tombait au milieu d’avril, trois semaines après cette conversation. Clara comprit fort bien que ces trois semaines ne seraient pas un heureux temps pour elle. D’abord, lady Aylmer lui parla fort peu. Il semblait s’être fait entre elles un accord tacite par lequel les hostilités devaient être suspendues, pendant l’absence du capitaine