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— L’importance, Bel, est pour moi et non pour vous, lui répondit son frère.

— Tout ce que nous voulons savoir, continua la sœur, c’est si elle promet de se laisser guider par vous dans cette affaire, et, bien entendu, nous sommes sûrs qu’elle le fera.

— Si vous en êtes sûre, cela doit vous suffire.

— Je pense, dit lady Aylmer, que vous ne devriez pas chercher querelle à votre sœur parce qu’elle s’inquiète de l’honorabilité (je n’ai pas d’autre mot) de la personne que vous devez épouser. Je vous assure que je m’inquiète beaucoup moi-même. »

À cela le capitaine Aylmer ne fit aucune réponse, mais la lettre resta dans sa poche. Il mangea en silence, but ses deux tasses de thé accoutumées, et, son déjeuner fini, se leva pour quitter la chambre.

« Vous viendrez à l’église avec nous, je suppose ? dit lady Aylmer.

— Je ne le promets pas, madame ; mais si j’y vais, je traverserai le parc ; ainsi ne m’attendez pas. »

La mère et la sœur surent de la sorte que le député de Perivale n’avait pas l’intention d’aller à l’église ce jour-là. Quand la famille revint de l’église, Frédéric Aylmer avait reçu d’autres nouvelles du château de Belton, qui l’empêchaient pour le moment de songer à la lettre. Sa mère le trouva dans la bibliothèque, une bande de papier à la main.