Page:Trois petits poèmes érotiques - La foutriade, La masturbomanie et La foutromanie, 1828.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
80
TROIS PETITS POÈMES


utiles de langue et de physique expérimentale. La crainte de corrompre la jeunesse est une peur frivole qui ne ferait qu’étouffer le génie des auteurs, sans empêcher la contagion, si c’en est une, de faire des progrès. Sodome et Gomorrhe avaient déjà, par leurs excès, provoqué le feu vengeur du ciel avant que nos écrivains eussent mis au jour Dom bougre, Thérèse philosophe, le Débauché converti, le Chapitre général des Cordeliers ; avant que l’Homère des Français, le chantre du grand Henri, eût composé son ingénieuse Pucelle ; avant que l’immortel Piron eût produit l’inimitable chef-d’œuvre en l’honneur du dieu Priape. Il est donc du dernier ridicule de vouloir reprocher aux auteurs qui écrivent sur les matières lascives la corruption déjà existante, et dont ils ne sont que les historiens. Autrement, on pourrait avancer que quiconque écrit sur la guerre, la politique et les différents objets qui intéressent les nations, devient complice des vices inévitables auxquels les guerriers et les politiques de tous les pays, de tous les siècles, ne peuvent apporter que de faibles barrières.

J’espère donc que les lecteurs à qui cet ou-