utiles de langue et de physique expérimentale.
La crainte de corrompre la jeunesse est une peur
frivole qui ne ferait qu’étouffer le génie des
auteurs, sans empêcher la contagion, si c’en
est une, de faire des progrès. Sodome et Gomorrhe
avaient déjà, par leurs excès, provoqué
le feu vengeur du ciel avant que nos écrivains
eussent mis au jour Dom bougre, Thérèse
philosophe, le Débauché converti, le Chapitre
général des Cordeliers ; avant que l’Homère
des Français, le chantre du grand Henri,
eût composé son ingénieuse Pucelle ; avant
que l’immortel Piron eût produit l’inimitable
chef-d’œuvre en l’honneur du dieu Priape. Il
est donc du dernier ridicule de vouloir reprocher
aux auteurs qui écrivent sur les matières
lascives la corruption déjà existante, et dont
ils ne sont que les historiens. Autrement, on
pourrait avancer que quiconque écrit sur la
guerre, la politique et les différents objets qui
intéressent les nations, devient complice des
vices inévitables auxquels les guerriers et les
politiques de tous les pays, de tous les siècles,
ne peuvent apporter que de faibles barrières.
J’espère donc que les lecteurs à qui cet ou-