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LA FOUTROMANIE

Près du bon vin et de la bonne chère,
Coulez vos jours, foutromanes prudents,
Bacchus, d’amour est le soutien, le père,
Son jus divin peut beaucoup sur les sens ;
Retracez-vous ces aimables bacchantes,
Pleines de vin, de luxure et d’ardeurs,
Cours calmer leurs passions brûlantes,
La coupe en main, avec de bons fouteurs.
Tous les héros, tous les dieux de la Fable
Furent amis du lit et de la table ;
Jupin lui-même, avant de prendre un con,
Court s’enivrer du nectar d’ambroisie :
Des dieux le maître à la pauvre Junon
Gratterait mal les sources de la vie,
Le ventre à jeun, raterait sa guenon.
Dans ses travaux, le valeureux Alcide,
L’estomac plein, cent monstres combattit ;
Le beau Pâris, berger faible et timide,
Après soupé, son Hélène ravit.
Au nez des dieux en héros la foutit ;
Et dans les bras de Vénus exigeante,
Le vit pendant, Adonis n’expira
Que pour avoir raté sa pauvre amante,
Faute d’avoir déjeuné ce jour-là.
De cet affront la déesse en colère,
Branlant son con, sur ses grands dieux jura
De ne jamais recevoir à Cythère
Aucun amant trop faible d’estomac.
Dans son dépit elle quitta la Grèce,
Ces lieux flétris, dignes de ses froideurs :
Dans l’Allemagne apportant sa tendresse,