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LA FOUTROMANIE

Et qui, depuis environ dix-neuf ans,
Tous les neuf mois lui flanquent des enfants.
Encore, avant de vous ouvrir son gîte,
Son large con, écoutez l’hypocrite
Vous raconter ses grands traits de vertu,
Les noms sans fin d’amants mis au rebut
Qui vainement ont soupiré près d’elle.
A son époux, dans tous les temps fidèle,
C’est pour vous seul qu’elle ose le tromper.
Guettez deux jours la prude tourterelle,
En d’autres bras vous saurez l’attraper.
C’est l’aumônier, le cocher ou le suisse,
Dont elle exige un fatigant service,
Des coups sans nombre, un lourd emploi du temps,
Que, tour à tour, elle met sur les dents.
Si, par destin, on doit avec la femme
Être trompé dans la plus vive flamme,
J’aime encor mieux en courir le hasard
Dans un bordel, où je compte sur l’art,
Sur le talent d’une jeune héroïne,
Qui, m’amusant et calmant mon désir,
A du moins l’air de goûter du plaisir.
Au sentiment mon âme libertine
Prétend très-peu, quand je fous la putain,
Et, de son bord, la lubrique drôlesse
N’ignore pas que mon transport est feint,
Que dans l’essor de ma fausse tendresse
A décharger vise toute l’adresse.
Aussi, bornant ses souples mouvements
A procurer du plaisir à mes sens,
Par la vitesse, en amour décisive,