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LA FOUTROMANIE

Pour prix amer de l’infidélité,
En impromptu perdirent leur santé.
Dois-je me plaindre en mon affreuse peine,
Des culs, des cons pompant l’impureté,
Si le virus a passé dans mes veines,
D’un poison lent si je suis infecté ?
De la vérole évitant l’origine,
Les cons pourris, les dangereux vagins,
Dois-je, en retour, gagner la cristalline,
Joindre les maux des sales Africains
Aux dons cuisants des funestes putains ?
Dieu créateur, père de toute chose,
Faut-il au con lorsque mon vit je pose,
Qu’en tremblottant je dérouille mon coup,
Que je recueille et l’épine et la rose,
Que mon vit, hors de la gueule du loup,
Pour fruits cruels d’un plaisir adorable,
Pleure sans fin, et d’un fiel détestable
Dans mes artus voiturant le levain,
Couve des fleurs dont, au sortir de table,
Jadis Vénus fit présent à Vulcain ?
Au con tout neuf, soi-disant presque vierge,
D’une beauté que tourmentaient seize ans,
Fier de son sort, la perle des amants,
Le jeune Alain court opposer son cierge.
Bon, se dit-il, au moins dans ces ébats,
Je ne crains point les risques des combats :
La belle est jeune, elle doit être sûre…
Entre ses bras, trois fois de la nature
Il a goûté les plaisirs les plus doux ;
Trois fois sentant chanceler ses genoux,