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Iuſqu’au dernier ſoupir ie veux continuer
De ſuporter les loix de ſon cruel Empire :
Deſormais mon amour ne peut diminuer,
      Pour voir augmenter mon martire ;
Car l’ombre ſeulement, du bon-heur où i’aſpire
      Me promet des contentemens
Qu’on ne peut obtenir auec trop de tourmens.

Acante en ces propos deſcouuroit ſon ennuy,
Lors qu’en l’interrompant, vn bruit le vint ſurprendre ;
Außi toſt ſe tournant, il veid derriere luy
      Daphnis qui venoit de l’entendre,
Et qui de cette amour ſi fidelle & ſi tendre
      Marqua les mouuemens diuers,
Qu’auec peu d’artifice il a mis dans ces vers.