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C’eſt auec du peril que les Marchands auares
        Aux riuages Barbares
      Frequentent auec tant de ſoing :
Sans pratiquer les vents & les ondes traiſtreſſes,
Ie treuue depuis peu beaucoup plus de richeſſes
        Et ne vay pas ſi loing.

Graces aux doux apas dont Yris eſt pourueuë,
        Ie contante ma veuë,
      De tous les biens les plus charmans :
Ie voy mille treſors en ſes beautez diuines,
Sa bouche eſt de Rubis, ſes dents de Perles fines,
        Ses yeux de Diamans.

Le reſte de ce corps dont ie ſuis idolatre
        Eſt de viuant Albaſtre,
      Animé d’vn eſprit des Cieux ;
Si bien que l’on y trouue vn concert de Merueilles,
Qui rauiſſent les cœurs & charment les oreilles
        Außi bien que les yeux.

Arbitres des Mortels, Puiſſances ſouueraines,
        Renforcez bien mes chaines,