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LES FASCHEUX OBSTACLES.

STANCES.



CLORINDE, i’ay beau ſoupirer,
Ie ne dois iamais eſperer
De voir la fin de mon martire,
Puiſque la rigueur des Ialoux
M’empeſche meſme de vous dire
Les maux que i’endure pour vous.

Ie ſuis prés de vous chaque iour
Pour vous parler de mon amour,
Sans que ce bon-heur me conſole :
Car preſſé du bruſlant deſir
D’en prononcer vne parole
Ie n’en puis treuuer le loiſir.

Par quelle eſtrange cruauté
Veut-on garder voſtre beauté,
Et vous tenir ainſi contrainte ?
Dieux ! voſtre humeur qui n’aime rien
Et tant de fantoſmes de crainte,
Vous gardent-ils pas aſſez bien ?