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382 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

à décliner. Il traîna jusqu’à la fin de mai 1877 et mourut sur le sol anglais qu’il aimait tant et où reposent encore ses cendres.

L’éclat, la perfection, l’intérêt dramatique, l’enthousiasme sont les qualités distinctives des œuvres de Motley ; pourtant la minutie de sa narration indispose parfois, ses qualités de composition artistique sont inférieures à celles de Prescotl, et il emploie souvent des couleurs trop sombres ou trop éclatantes dans ses portraits. Si l’on avait à caractériser par une seule épithète Motley et son œuvre, il faudrait employer le mot « éloquent ». Motley fut éloquent de toute l’ardeur de son amour pour l’Amérique et pour la liberté civile et religieuse, amour qu’il appliqua par sympathie à la vaillante petite République et h son héros Guillaume le Taciturne. Mais il n’est pas toujours bon de se fier aux amoureux éloquents lorsqu’ils traitent do gens ou d’événements qu’ils n’admirent pas. C’est pourquoi les historiens hollandais, tout en reconnaissant la brillante et profonde érudition de Motley, se sont trouvés contraints de déplorer sa partialité envers les Calvinistes en particulier.

Prescott, étant mort avant la guerre civile, semble devoir être rapproché d’Irving, qui lui survécut ; Motley, lui, paraît plus près de nous, mais c’est aussi une figure qui setface. F’rancisParkman (1823-1893) de Boston est de près de neuf ans plus jeune que Motley, mais comme il lui survécut jusqu’en 1893, et comme il se montre par ses méthodes d’investigation aussi moderne qu’un professeur d’université germanique, il a l’air d’appartenir à notre génération. Comme les autres historiens originaires du Massachusetts, il était d’une bonne famille et fit ses études h Harvard. Enfant assez délicat, on le laissa errer