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134 LA PÉRIODE DE FORMATION (1780-1829)

pièces, ses romans et autres œuvres sont maintenant oubliés, à l’exception de CltarJotte Temple (1790) et de la suite à ce récit, Lucy Temple (1828). Le premier « conte vrai », rapporte, dans une phraséologie des plus prétentieuses mais avec une intention éminemment morale, un cas de séduction dans lequel un parent de l’auteur a joué le vilain rôle. Le sentimentalisme didactique a rarement été poussé plus loin que dans ce livre, que l’on trouve encore dans des éditions à bon marché ^ Mais, pour l’élégance du style et le sérieux de l’intention, autant que pour l’intérêt passionnément dramatique, Mrs. Rowson et les autres membres de son groupe doivent s’incliner devant Mrs. Mercy Warren, du Massachusetts (1728-1814). Cette femme érudite était la sœur du fameux orateur James Otis, et l’amie intime d’une femme au talent bien plus vivant dont les lettres comptent parmi les meilleures qu’ait produites l’Amérique, Abigail Adams, femme et mère de Présidents. Mrs. Warren écrivit deux pièces où elle déguise à peine des personnages de la Révolution, mais son principal droit à la renommée consiste en deux tragédies publiées avec ses Poems, Dramalic and Miscellaneous (1790), aujourd’hui fort oubliés. JHistorij of the American RevoliLlion de Mrs. Warren, en trois volumes, est d’un style aussi pesant que ses tragédies, mais, grâce h la parfaite connaissance qu’elle mani-

1. Charlotte Temple n’est pas à beaucoup près aussi intéressante, à plusieurs points de vue, qu’un roman (sous forme de lettres) à présent moins lu, The Coquette, or The Ilistory of Eliza Wharton, a Noi>el founded on Fact. By a Lady of Massachusetts (1797). Cette imitatrice américaine de Richardson fut Mrs. Hannah Webster Foster (1759-1840), femme d’un clerg-ymaii, qui utilisa dans un but moral un scandale public. Pour les détails sur ce sujet, les curieux peuvent consulter le Romance of the Association (1875) de Mrs. C. H. Dali.