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Les grelots accompagnent les chants, les cris, les éclats de voix, et rythment, avec le bruit floche des sabots dans la neige durcie, l’allure preste des chansons à répondre, les tessitures ténorisantes des solistes, et les graves accents des chanteurs à l’octave.

De temps à autre les guignoleux viennent vider leur panier dans la caisse de la voiture, puis repartent à vide vers les maisons.

Partout c’est, le même accueil chaleureux, joyeux. Les mendiants de la bonne mendicité sont attendus — ils sont esperés.

La d’moiselle se tient derrière le rideau, à la fenêtre du salon, dès que le chant se fait entendre. Elle guette la venue :

— Deux portes encore. Bon, ils sont chez le Boiteux. Ils sortent avec un gros sac… Qu’est-ce que ça peut bien