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Dans la Tempête

Joachim, Landry, et Touti que je les veux pour porteurs. Ils ne me battaient jamais, eux autres, à l’école. Ils étaient bons. Ça me fera plaisir, quand je serai mort, de les voir là. » Puis il est passé dans vos bras, monsieur le curé.

Ces paroles sont dites d’un ton épuisé, coupé de pauses, d’hésitations.

Le curé s’est rendu près du cercueil. Les petits porteurs le suivent, et font avec lui une courte prière, après quoi, le prêtre s’approche de la malade ; et peu à peu les sanglots s’apaisent dans l’envolement rapide des paroles simples qui consolent.

Pendant que le curé parle à la mère Levert, une femme descend le raide escalier du grenier, bientôt suivie de vagues personnes. Elle prend dans un tiroir de la commode un carton contenant des objets de deuil. En silence elle épingle sur les tuques des bandeaux