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Trouées dans les Novales

Les gardiens volontaires du malade et les inévitables curieux portaient la terreur imprimée sur les traits.

Le paysage, autour de l’habitacle, était grandiose et lugubre. Au nord, un bouquet de conifères courbés sous les maisons du large, et sans cesse agités. A gauche de cette arborescence fatiguée, quelques arpents d’une herbe pauvre, poussée sur une dune déjà vieille. Derrière les arbres et les herbes, un pan de granit rouillé, très haut. Au sud, le projecteur du Cap. A l’est, la tranchée funéraire dominant le sentier, où dormaient ceux que la vague avait rendus. Plus loin les rochers du goulet, éclairés la nuit par un phare ancien surplombant l’Atlantique. Plus loin encore, l’immensité des astres et des flots.

Le phare de l’alise et celui du Cap croisaient leurs feux sur la tranchée.

La poussière d’eau, le soir venu, s’allumait sur les branchages et sur les