Page:Tremblay - Trouées dans les novales, scènes canadiennes, 1921.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
124
Trouées dans les Novales

tait sur le seuil. Le moment était bien choisi.

— Coudon, la mère, y-a-t-il longtemps que votre mari est mort ?

— Qu’est-ce que ça peut bien te faire, écornifleux ?

— Bien, c’est le vieux Dumont, comme ça, qui voudrait le savoir.

— Tu lui diras que ça fait sept ans, puis qu’il attendra encore sept ans avant que je le marise.

— Fâchez-vous donc pas, la mère.

Sans écouter le flot verbeux qui le menaçait, Pitro s’en alla en murmurant :

— Batèche, ça c’est correct.

Pitro fut dans la savane et s’y cacha. Ce grand marais, aux crêtes de mock digitées dans tous les sens, avait des sentiers et des appontements de fortune que seul Pitro connaissait. Il vit peu à peu les lumières s’éteindre aux fenêtres, et lorsqu’il crut le moment arrivé d’exécuter l’œuvre longuement préméditée, il