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PIERRE QUI ROULE


Groupés autour du drapeau tricolore,
Francs Canadiens, préparons l’avenir.
L’horrible affront que notre orgueil dévore
Grave en nos cœurs un cruel souvenir.
Serrons nos rangs : notre mère la France
Pour la revanche aguerrit ses soldats ;
Elle nous offre un rayon d’espérance
Et ses ligueurs nous ont ouvert leurs bras.

Quand l’oppresseur, etc.

Nous t’acclamons, Ligue des Patriotes,
Aux champs d’honneur nous suivrons nos aînés.
Les Canadiens ne sont pas ilotes ;
Nul ne saurait les tenir enchaînés.
Forts de nos droits, laissant l’intolérance
S’empoisonner du suc de ses ferments,
Nous resterons Français par la vaillance,
Français de cœur, Français de sentiments.

Quand l’oppresseur, etc.

« Plus ça change, plus c’est la même chose. Les orangistes d’alors étaient des enragistes. Ceux d’aujourd’hui le sont encore. Alors ils voulaient reconquérir la province de Québec parce qu’eux-mêmes, les orangistes, avaient fait pendre Riel dans l’espoir de la provoquer. Aujourd’hui, ils veulent la reconquérir parce qu’il y a là des gens qui persistent à parler français et parce que le nombre des enrôlés de race française, d’après les rapports mensongers des fougueux patriotes qui se gardent bien de s’enrôler eux-mêmes, n’est pas aussi considérable qu’il devrait l’être.

À une réunion des orangistes, tenue hier dans une partie d’Ontario, où la civilisation n’a pas encore pénétré, un braillard venu de Montréal, (il paraît que vous