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PIERRE QUI ROULE

"Le principal orateur, parmi les laïques qui desservaient alors les paroissiens de Notre-Dame aux réunions de la salle Saint-Jean-Baptiste était, naturellement, M. Dubuque, aujourd’hui juge de la Cour Supérieure du Massachusetts. Dans l’exercice de son ministère, il était aidé par de nombreux et éloquents vicaires au nombre desquels il convient de citer les docteurs de Grandpré, Beaudet et Collette, et MM. Martineau, Antoine Houde, Victor Geoffrion, plus tard député fédéral du comté de Verchères, Janson, Péloquin, plus tard député à la Législature du Massachusetts. J’en oublie quelques-uns. Il y a déjà 31 ans de cela, ce qui ne me rajeunit pas. Plusieurs de ces hardis lutteurs sont partis pour un monde où nul ne leur reprochera d’avoir fait leur prière en français.

« La salle Saint-Jean-Baptiste n’aurait pu contenir toute la foule. Les soirs de réunion il y avait deux séances ; l’une pour les dames, de 7 à 9 heures, et l’autre pour les hommes, à partir de 9 heures. Les prêtres franco-canadiens avaient nécessairement dû s’abstenir de prendre part au mouvement. La discipline ecclésiastique s’y opposait ; mais je n’ai pas besoin de dire que nous avions toutes leurs sympathies.

« La lutte n’était pas tout-à-fait terminée lorsque mes devoirs officiels m’ont rappelé à Ottawa en 1886. C’est toujours avec le plus vif plaisir que je me rappelle cette période d’activité journalistique et quelque peu oratoire. J’ai contracté là des amitiés qu’un tiers de siècle n’a nullement affaiblies.

« M. Dubuque était alors mon collaborateur assidu à l’Indépendant. Grâce à son influence et à son infatigable énergie, j’ai pu fonder, à Fall River, la Ligue des Patriotes, devenue depuis, tout en restant société patriotique, une prospère association de Secours Mutuels. À ce propos, voici ce que je trouve dans l’Histoire de la Presse Franco-Américaine :