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PIERRE QUI ROULE

sence était requise. Quelques jours après, apportant du ligneul pour recoudre son harnais, il retourna à Katevale où il trouva sa jument assez rétablie pour la ramener à Sherbrooke. Il la laissa trottiner à son aise, ne voulant pas la fatiguer ; mais, comme les chemins étaient redevenus beaux, la bête reprit d’elle-même son allure ordinaire : un train à laisser toutes les autres voitures en arrière.

Cédant aux sollicitations d’un citoyen de sa connaissance, Quéquienne consentit à s’associer avec lui pour acheter un hôtel. Ce nouvel associé n’ayant jamais versé sa mise de fonds, ce fut Quéquienne qui souffrit de l’insuccès de l’entreprise. Il y perdit tout ce qu’il avait économisé depuis quelques années. Durant cet intervalle, deux fils lui étaient nés : l’un à Stoke, à la fin de l’année 1873, et l’autre à Sherbrooke, au mois de mars 1876.

QUÉQUIENNE DEVIENT JOURNALISTE MILITANT

Ce qui suit est extrait des « Souvenirs d’un journaliste », écrits par Quéquienne et publiés en 1894 dans l’Indépendant de Fall River :

« Au commencement de l’année 1877, je me trouvais à Montréal, attendant l’occasion, qui n’est jamais venue, de tirer quelque avantage pécuniaire de mes aptitudes sténographiques, lorsqu’on me proposa d’entrer à la Minerve en qualité de traducteur. Il s’agissait de remplacer temporairement M. Hector Berthelot, que la maladie retenait dans sa chambre. Il fallait traduire les dépêches de nuit et les annonces, corriger les épreuves et recueillir les nouvelles.

« Le personnel de la rédaction se composait alors de MM. Arthur Dansereau, rédacteur-en-chef, aujour-