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PIERRE QUI ROULE

avait pas empêchés de déclarer par la bouche de leur chef que la Confédération était un acheminement vers l’indépendance. À leur tour, les libéraux étaient devenus annexionnistes ; mais les uns et les autres s’accordaient à dire que le statu quo ne pouvait durer éternellement.

Aujourd’hui, paraphrasant le texte du petit catéchisme que nous apprenions il y a soixante ans, la nouvelle école prétend que celui qui n’écoute pas l’église impérialiste et impérialisante doit être regardé comme un païen et un républicain. Ce que nous en avons fait du progrès à rebours !

Quéquienne avait construit, une maison à Stoke Centre, sur un emplacement d’une acre et demie qu’il avait défriché en face de la chapelle en pièces de bois brut. Il y vivait heureux, partageant entre l’étude et les travaux des champs les loisirs que lui laissaient ses multiples fonctions. M. Ponton, alors curé de Brompton Falls, venait dire la messe une fois par mois, et se retirait chez Quéquienne lorsque les exercices religieux ou la préparation des enfants à la première communion nécessitait sa présence à Stoke Centre.

En 1872, un religieux français, le père XXX, était arrivé à cet endroit et s’était d’abord logé chez le maître de poste, Antoine Biron. Le père XXX était un colosse originaire du Midi de la France, dont il avait un peu conservé l’accent. Il se mit à dire la messe chaque jour dans la chapelle. C’était un excellent prédicateur et les colons de Stoke remerciaient la Providence de leur avoir envoyé un prêtre résident. Malheureusement, on apprit bientôt qu’il n’avait pas son exeat et que, par conséquent, il n’était pas autorisé à exercer son ministère dans le diocèse. Il dut renoncer à dire la messe, mais continua pendant un certain temps à donner des conférences, le dimanche après-midi, dans la maison d’école de Stoke Centre.