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CHAPITRE VI

À Stoke Centre — Le père XXX — Une procession comme on en voit peu — À l’hôtel de la Belle-Étoile — À travers la glace — Sur le lac Magog — Quéquienne devient journaliste militant — Les exploits de l’orangisme — Le COURRIER DE MONTRÉAL — Rédacteur-en-chef.

À STOKE CENTRE

Me proposant d’y revenir plus tard, j’interromps ici cette longue citation pour relater quelques faits survenus durant la même période, faits que Quéquienne n’a pas jugé à propos de mentionner dans ses « Souvenirs d’un journaliste ». J’assistais au banquet dont parle Quéquienne et j’y ai entendu le futur sir Adolphe Chapleau dire, en parlant du drapeau britannique : « Ce drapeau, il a fallu le trouer de nos balles pour en faire sortir les libertés dont nous jouissons. »

Pour avoir exprimé la même idée, quarante ans après, le ministre actuel des Postes a été et est encore l’objet des récriminations de gens qui se prétendent libéraux, tout en reprochant aux autres d’insinuer que les patriotes auraient bien pu avoir raison de s’insurger. En 1875, les paroles que je viens de citer étaient prononcées par un chef conservateur et applaudies à outrance dans un milieu exclusivement conservateur.

Les tories avaient été les premiers à lancer un manifeste annexionniste ; mais, une fois arrivés au pouvoir, ils avaient renoncé à cette idée subversive pour réclamer le monopole du loyalisme outrancier, ce qui ne les