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PIERRE QUI ROULE

Canadiens donnèrent quatre cents. La collecte de la dernière fête de Saint-Jean-Baptiste, collecte qui était censée se faire au profit de l’église, vu qu’on avait donné à entendre aux membres qu’ils n’avaient pas le droit de la faire au profit de la société, cette collecte, dis-je, se monta à $200 ; mais, comme il n’en a pas été fait mention dans le dernier compte des recettes qu’on nous a rendu, je pense, tout naturellement, que cette collecte s’est faite au profit du curé. Tous les 4 juillet, on donne une fête au profit de l’église ; cette fête rapporte en moyenne de $300 à $400. Il y a en moyenne durant l’année 3 mariages par semaine, ce qui, à $10 par mariage, fait $1,560 par année ; il y a aussi en moyenne, 6 baptêmes par semaine, ce qui donne encore $1,560 à $5 par baptême ; dans un an il y a aussi 4 messes ou services par semaine, ce qui donne, à $10 par messe ou service, un revenu de $2,080 ; à chaque enterrement, il y a $2 à l’église pour l’ouverture de la terre et $4 au fossoyeur. Outre les collectes dont je vous ai parlé, il y a encore une fois par année, une collecte pour le collège diocésain qui donne à peu près $400 dont $150 par les Canadiens. Il se fait une collecte tous les mois qui rapporte $350 dont $120 sont donnés par les Canadiens ; la quête des 10 cents, que tout homme qui n’a pas de banc est tenu de verser et qui se fait aux trois messes chaque dimanche, jointe à la collecte de 1 cent, donne à peu près $30 par dimanche.

« Il me semble qu’avec de tels revenus, l’église n’est pas tant à plaindre et qu’on pourrait nous permettre de donner un peu ailleurs. Mais peut-être suis-je dans l’erreur ; toujours est-il que, loin de craindre d’avoir attiré sur moi la malédiction de Dieu en faisant quelque chose pour les victimes de la guerre, j’éprouve cette satisfaction que donne toujours la conscience du devoir accompli. »