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peut le prouver par l’expérience de pluſieurs de nos amis. On en a vû[1] qui après avoir été tellement tourmentés pendant huit ans de la goutte aux pieds & aux mains, qu’il falloit les porter, en ont été guéris dès qu’ils ſe ſont défaits de leurs richeſſes, & qu’ils n’ont point eu d’autre objet que celui de s’occuper de la Divinité.

La ſituation de l’ame influe ſur la ſanté, de même que la diète ; & comme diſoit Epicure, il faut craindre les nourritures que nous déſirons beaucoup, mais dont nous ſommes fâchés d’avoir fait uſage. Tels ſont les mets ſucculens que l’on achéte fort cher, & dont l’effet eſt de cauſer des réplétions, des maladies, & de mettre hors d’état de s’appliquer.

  1. Porphyre parle ici de Rogatien, dont il fait mention dans la Vie de Plotin, c. 7.