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ſur les Génies.

étoient auſſi perſuadés, que les Royaumes & les Égliſes particuliéres avoient chacun leur Ange[1]. Origène a plus conſulté à ce ſujet ſon imagination dérglée, que la vérité ou l’autorité. Il a prétendu que les Anges étoient privés de la préſence du Pere, lorſque celui qui eſt commis à leur ſoin ſuccombe à la tentation. Il n’a pas craint d’avancer ailleurs ſur un paſſage du Deuteronome mal entendu, que les anges dans le Ciel tiroient au ſort pour ſavoir de quelle nation, de quelle Province, de quelle personne ils ſeroient les gardiens[2]. Carlo Fabri n’étoit pas moins viſionnaire qu’Origène. Je ne penſe pas, dit Gaffarel[3], avoir jamais rien lû de plus ridicule, que

  1. Petau de Ang. liv. 2. c. 6. & 7.
  2. Barbeyrac de la nature du ſort, p. 102.
  3. Curioſités inouies c. X. p. 440.