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merce continuel. Après qu’ils ont reçû les commiſſions qu’on leur a données, ils livrent leurs corps pour être brûlés, parce qu’ils croyent que c’eſt la façon la plus pure de ſéparer l’ame du corps. Ils finiſſent en louant Dieu. Leurs amis ont moins de peine à les conduire à la mort, que les autres hommes n’en ont à voir partir leurs concitoyens pour de grands voyages. Ils pleurent d’être réduits à vivre encore, & ils envient le ſort de ceux, qui ont préféré à cette vie ci la demeure éternelle. Nul de ceux que l’on appelle Sophiſtes, & dont il y a un ſi grand nombre chez les Grecs ne leur vient dire : que deviendrions-nous, ſi tous les hommes nous imitoient ? On ne peut pas les accuſer d’avoir introduit le déſordre dans le monde par ce mépris de la mort ; car outre que tout le monde ne ſuit pas leur éxem-