Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/305

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l’uſage de paſſer cette journée à louer Dieu & à ſe repoſer. Ils étoient parvenus par cette habitude de vie à une ſi grande fermeté, que la torture, les roues, le feu, enfin les plus grands tourmens ne purent les contraindre à blaſphémer leur légiſlateur, ou à manger ce que leur coutume leur défendoit. Ils le firent bien voir dans la guerre contre les Romains. On ne les vit point chercher à fléchir leurs bourreaux, ni jetter aucune larme ; au contraire ils rioient dans les plus grands tourmens, & railloient ceux qui les tourmentoient. Ils rendoient l’ame avec tranquillité, bien perſuadés qu’elle ne mourroit pas ; car c’eſt un dogme bien établi chez eux, que les corps ſont mortels, que la matiére eſt ſujette au changement, que les ames ſont immortelles, qu’elles ſont compoſées d’un air très-léger