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C’eſt une choſe admirable, que la façon dont ils vivent en commun. On ne trouve chez eux perſonne, qui ait plus de bien qu’un autre. C’eſt une Loi, que quiconque entre dans cette ſecte, lui donne tous ſes biens, de ſorte qu’il n’y a ni pauvre ni riche parmi eux. Tous leurs biens ſont réunis. On prendroit les Eſſéniens pour des fréres. L’uſage des parfums eſt regardé chez eux comme quelque choſe de honteux ; & ſi quelqu’un avoit été parfumé, même malgré lui, il ſe lave bien tôt. Ils croient qu’il eſt raiſonnable de ne ſe piquer pas d’une propreté trop recherchée, & d’être toujours habillé de blanc. Ils choiſiſſent ceux qui doivent faire leurs affaires ; & on fournit à chacun ſes beſoins ſans aucune diſtinction. Ils n’habitent pas une ſeule Ville : il n’y en a point où il n’y ait pluſieurs de cette ſecte ; & lorſqu’ils arrivent