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touchant l’Abſtinence, Liv. IV.

& d’aller au repas commun, n’ayant plus faim. On examinoit avec grand ſoin celui qui ne buvoit ni ne mangeoit ; on lui reprochoit ou ſon intempérance ou ſa délicateſſe, qui lui faiſoit dédaigner les repas publics. Les tables étoient de quinze perſonnes chacune, ou un peu plus un peu moins. Chacun apportoit par mois une meſure de farine, huit pots de vin, cinq mines de fromage, deux & demie de figues, & quelque peu d’argent pour l’apprêt.

V. Ces repas étant auſſi ſages & auſſi ſobres, c’étoit avec raiſon que les enfants y alloient comme à une école de tempérance. Ils entendoient parler des affaires publiques. Ils étoient témoins d’une gayeté digne de gens libres. Ils s’accoutumoient à ſe plaiſanter ſans aigreur & ſans ſe fâcher ; car c’étoit le propre des Lacédé-