Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/256

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plus il conſervera d’amitié pour les eſpéces particuliéres. Mais celui qui reſtreint les devoirs de la Juſtice à l’homme ſeul, eſt toujours ſur le point de commettre quelque injuſtice. La table de Pythagore étoit plus agréable que celle de Socrate. Celui-ci diſoit, que la faim étoit le meilleur de tous les aſſaiſonnemens ; & Pythagore prétendoit, que le repas le plus ſatisfaiſant étoit de ne faire tort à perſonne, & de ne s’écarter jamais de la Juſtice. Ceux qui ne veulent point manger des animaux, n’ont aucune part aux injuſtices qui ſe commettent à l’occaſion de cette nourriture. Dieu ne nous a pas fait de façon, que pour travailler à notre conſervation nous fuſſions obligés de faire tort aux autres : ou il auroit mis chez nous un principe d’injuſtice. Ceux-là ne me paroiſſent pas avoir une véritable idée de la Juſtice, qui