Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/240

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craint ce qui afflige ? Qui eſt-ce qui déſire les choſes utiles ? Qui eſt-ce qui ſonge à ſe les procurer, lorſqu’elles ſont éloignées ? Qui eſt-ce qui ſe prépare des lieux de ſûreté, des retraites ? Qui eſt-ce qui tend des embûches ? Qui eſt-ce qui cherche à échapper à des filets lorſqu’il eſt pris ? C’eſt ce que les Philoſophes ne manquent pas d’examiner juſqu’à l’ennui dans leurs introductions, lorſqu’ils parlent de la réſolution, qui eſt le deſſein de venir à bout d’une choſe, de l’entrepriſe, des préparatifs, de la mémoire qui n’eſt autre choſe que l’attention à quelque choſe qui eſt paſſée, & que le ſentiment nous a rendu autrefois préſente. Or tout cela ſuppoſe le raiſonnement ; & tout cela ſe trouve dans les animaux. Il eſt étonnant qu’on ne faſſe point réfléxion à leurs actions, à leurs mouvemens, dont pluſieurs ont pour