Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/228

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que quoique pluſieurs d’entre eux n’ayent qu’une raiſon imparfaite, ils n’en ſont cependant pas abſolument privés. S’il doit y avoir un commerce de juſtice entre tout ce qui eſt raiſonnable, comme en conviennent ceux contre leſquels nous diſputons, pourquoi n’obſerverions-nous pas les Loix de la juſtice avec les animaux ? Nous ne prétendons pas que l’on doive étendre ce principe juſqu’aux plantes, parce qu’il n’eſt pas facile de concevoir qu’elles aient de la raiſon. Nous mangeons les fruits ; nous ne détruiſons pas pour cela la tige. Quant aux cadavres des animaux, ſi on excepte les poiſſons, nous ne mangeons que ceux que nous avons tués ; & nous commettons à cet égard beaucoup d’injuſtice. Car comme remarque Plutarque, parce que nous avons beſoin de diverſes choſes, & que nous en fai-