Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/198

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tres, qu’aucun domeſtique pourroit l’être. Tel étoit le poiſſon de Craſſus, appellé par les Romains Murene. Il étoit ſi familier avec ſon maître, & ſon maître l’aimoit à un tel point, que lui qui avoit ſupporté avec conſtance la mort de trois de ſes enfants, pleura ſa Murene, lorſqu’elle mourut. On prétend qu’il y a des anguilles dans l’Aréthuſe, & des Coracins dans le Méandre, qui obéiſſent à la voix de ceux qui les appellent. On voit par-là, que les Animaux qui ne font point uſage de leur langue pour exprimer ce qu’ils penſent, ſont cependant affectés des mêmes ſentimens que ceux qui parlent. Ce ſeroit donc une choſe fort déraiſonnable de dire qu’il n’y a de la raiſon que dans le diſcours de l’homme, parce que nous le comprenons ; & qu’il n’y en a point dans le langage des Animaux,