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ce monde ? S’il ne s’agiſſoit que de la pureté du corps, il n’y auroit peut-être pas ſi grand danger à la négliger : mais tout corps ſenſible recevant quelques écoulemens des génies groſſiers, on aura trop de reſſemblance avec eux, ſi l’on ne ſe met en garde contre l’impureté qu’il y a à craindre de l’uſage de la chair & du ſang.

XLVII. C’eſt pourquoi les Théologiens ont obſervé avec grande attention l’abſtinence de la viande. L’Egyptien nous en a découvert la raiſon, que l’expérience lui avoit appriſe. Lorſque l’ame d’un Animal eſt ſéparée de ſon corps, par violence, elle ne s’en éloigne pas, & ſe tient près de lui. Il en eſt de même des ames des hommes qu’une mort violente a fait périr ; elles reſtent près du corps : c’eſt une raiſon qui doit empêcher de ſe donner la mort.