Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/145

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ner les prémices de ce que nous croyons ne pas devoir manger. Nous ſçavons que lorſqu’on ne mangeoit point les animaux, on ne les ſacrifioit pas ; & dès qu’on a commencé a en manger, on les a ſacrifiés : il ſeroit donc très convenable que celui qui s’abſtient des animaux, n’offrit aux Dieux que les alimens dont il fait uſage.

XXXIV. Il faut ſans doute ſacrifier aux Dieux ; mais les ſacrifices doivent être différens, ſuivant les diverſes Puiſſances auxquelles ils ſont offerts. On doit rien préſenter au Dieu ſuprême, ainſi que l’a dit un Sage ; car ce qui eſt matériel, eſt indigne d’un Etre qui eſt dégagé de la matiére. C’eſt pourquoi il eſt inutile de s’adreſſer à lui, ou en lui parlant, ou même intérieurement.[1] Si l’ame eſt ſouillée par

  1. On ſent aſſez combien ces principes ſont faux. Nos vœux ſont un hommage que la nature pure nous apprend à rendre à Dieu.