Page:Traité de Porphyre, touchant l'abstinence de la chair des animaux.djvu/130

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éloignent de nous les maux que nous craignons, ou pour les prier de nous accorder les biens que nous ſouhaitons, ou pour les remercier de leurs bienfaits & en demander la continuation, ou enfin pour rendre hommage à leurs perfections. S’il eſt permis d’offrir aux Dieux les prémices des Animaux, c’eſt pour quelqu’une de ces raiſons ; car nous n’en avons point d’autres qui nous obligent de ſacrifier : mais Dieu ſe croira-t-il honoré par des prémices qu’on ne peut lui offrir ſans commettre d’injuſtice ? Ou plûtôt ne penſera-t-il pas qu’on le déſhonore, en faiſant mourir ce qui ne nous a fait aucun tort, puiſque nous convenons nous mêmes que c’eſt une injuſtice ? On n’honore donc point les Dieux en ſacrifiant les Animaux : ce n’eſt pas auſſi par cette eſpéce de ſacrifices, qu’il faut rendre graces