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— Qui et qui ?

— Voici : ce serait d’abord Vassili Nikolaevitch, le premier caissier, puis Petr, le chef de bureau, puis Ivan, l’employé, frère de Petr, un autre Ivan, l’employé Koskenkine Narkizov, l'employé et moi… les voilà tous.

— Votre bârinia a une nombreuse dvornia ?

— Eh non, on ne peut pas dire.

— Combien, à peu près ?

— Ça fera cent cinquante dvorovis.

Nous gardâmes un moment le silence tous les deux.

— Voyons, repris-je, est-ce que tu écris bien ?

Le jeune homme sourit de toute sa bouche, fit un signe de tête affirmatif et rentra dans son bureau d’où il me rapporta une feuille manuscrite.

— Voici mon écriture, dit-il, sans cesser de sourire.

Je regardai : c’était un papier grisâtre où était tracé, d’une belle et grande écriture, ce qui suit :

ORDONNANCE
DU PRINCIPAL COMPTOIR DE LA MAISON SEIGNEURIALE
D’ANANIÉVO AU BOURMISTRE MIKHAILO VIKOULOV
N° 209.

« Il t’est commandé de chercher à la réception de la présente, qui, la nuit dernière, en état