trâmes dans une petite chambre que Radilov appelait son cabinet. Je me débarrassai de mon attirail de chasseur, déposai mon fusil et me laissai brosser par le jeune gars.
― Eh bien ! maintenant, allons au salon, me dit affablement Radilov, je vous présenterai à ma mère.
Je le suivis.
Sur le divan du salon était assise une petite dame vieille en robe brune et en bonnet blanc, le visage maigre, le regard timide, triste, l’air bon.
― Voici, matouchka[1], notre voisin que je te recommande.
La dame se leva, s’inclina, sans déposer le gros ridicule de laine en forme de sac que tenait sa main desséchée.
― Êtes-vous depuis longtemps dans notre pays ? me demanda-t-elle d’une voix faible et cassée en clignant des yeux.
― Depuis peu.
― Et vous avez l’intention de demeurer ici longtemps ?
― Jusqu’à l’hiver.
Elle se tut.
― Voici Fedor Mikhéitch, reprit Radilov en
- ↑ Petite mère.