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traités en tout comme ceux de la contrée où ils se sont transportés, prennent un peu de la ressemblance des indigènes ; c’est ainsi que les chevaux du Poitou, élevés en Normandie, deviennent plus légers, moins communs qu’ils ne l’auraient été dans leurs pays. Le cheval breton même, transporté jeune dans un pays plus chaud et plus sec, devient moins matériel et moins commun.

Grâce à cette mesure transitoire, que l’on a cru devoir proposer, on pourrait donc espérer d’augmenter considérablement le nombre des naissances de poulains, et celui de faite par l’émigration dans des pays plus riches, des chevaux plus étoffés, plus élevés en taille, et par conséquent d’obtenir en plus grand nombre de bons chevaux de cavalerie légère et même de ligne. Mais cela ne saurait suffire. Maintenant que nous avons reconnu dans l’absence de bons étalons ou, ce qui revient au même, dans l’usage général de mauvais reproducteurs, la cause principale de l’état d’infériorité de nos races chevalines, c’est de ce côté que nous devons porter le remède. Or, c’est à cela que tend la mesure de castration générale que l’on devrait proposer et qui aurait pour effet d’accroître suffisamment le nombre de bons étalons pour qu’ils puissent servir seuls à la saillie de près d’au million de juments poulinières que possède la France.

Mais, comme je l’ai déjà dit, il faudrait pour arriver à ce but que le gouvernement veuille porter son concours à cette grande régénération, qui est une question d’économique politique assez importante