Caen choisissent les moins mauvais, et les marchands de la Picardie enlèvent ceux qui restent, lesquels l’un dans l’autre ne coûtent pas plus de 100 fr.
Cette observation peut être appliquée dans une foule de localités, dans la Bretagne, les Ardennes, le midi de la France et les Landes en particulier.
Que faudrait-il donc a tous ces pays pour les obliger à faire de bons élèves ?
Leur fournir de bons étalons, et en assez grand nombre. Alors, pouvant espérer de bons produits qui se vendraient à un prix assez élevé pour indemniser les éleveurs des sacrifices qu’ils feraient eu achetant de meilleures juments, ils ne manqueraient pas de s’en procurer. Mais, tant qu’ils ne verront pas le moyen de faire saillir leurs juments par des étalons de bonne qualité, ils garderont les mauvaises qui ne leur rapporteront pas grand-chose, il est vrai, mais aussi qui ne leur coûtent pas davantage et avec lesquelles ils font cependant leurs travaux aratoires.
L’incurie qu’apportent dans le choix des juments les cultivateurs des contrées où l’élève du cheval n’est qu’un accessoire très-minime de l’industrie agricole ne doit pas étonner quand on voit ceux du Cotentin dans la Manche, du Bessin dans le Calvados, pays où l’industrie chevaline est d’une très-grande importance, se servir, pour faire saillir leur juments, du rebut de leurs élèves, rebut que les cultivateurs n’ont pas pu vendre aux foires de Saint-Côme, de Saint-Floxel ou de Bayeux, à cause des tares trop évidentes, ou du cornage dont ils sont souvent atteints.