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« Et sans bouger elle continuait à travailler. Alors les Cosaques la traînèrent dans la rue et la frappèrent à coups de fouet.

« Un vieillard de soixante ans, Cyrille Konkine, fut fouetté si cruellement qu’il en mourut.

« À Bogdanovka il y avait un Doukhobor, Vassilï Posnikoff, qui autrefois avait été soldat ; quand les Cosaques vinrent loger dans le village, le sous-officier entra dans l’izba de Posniakoff et, l’ayant reconnu, le salua : Posniakoff répondit :

« — Bonjour. »

« — Pourquoi ne me fais-tu pas le salut militaire ?  » demanda le sous-officier.

« — Parce que je ne suis plus militaire et que je ne le serai plus jamais. »

« Le sous-officier donna ordre de le fouetter, puis le salua de nouveau en exigeant la réponse militaire. Posniakoff refusa encore ; il fut fouetté de nouveau, et ainsi trois fois de suite. Il fut tellement battu qu’un mois après il en était encore malade.

« Au village Radionovka, pendant le cantonnement, les Cosaques ont fouetté deux Doukhobors : Nicolas Slépov et Iegor Kadikine, dans les circonstances suivantes.